Terrorisme de l'ordinaire : des milliers de victimes chaque jour et pourtant...
Chaque jour, en France, à quelques mètres de chez vous, des hommes, des femmes, des enfants, sont victimes d'une menace sournoise mais bien réelle : le terrorisme ordinaire du quotidien. Atchoum-Web dresse un constat alarmiste.
"C'était un jeudi matin, je m'en souviens bien, car le PSG venait une nouvelle fois de se faire bananer la veille au soir en coupe d'Europe", décrit Romain D., chauffagiste installé du côté de Levallois-Perret. Encore tremblant après sa mésaventure pourtant vieille de deux ans, le jeune homme tire nerveusement sur une cigarette. "J'étais dans le métro. Ligne 3. A Wagram, un moustachu en cravate est monté dans mon wagon. Il tenait son attaché-case tout contre lui. Une fois que l'alarme a retenti, les portes se sont refermées. Il a fait feu".
Sans crier gare, l'homme se met à siffloter entre ses poils de moustache. Le wagon est bondé à cette heure-ci. 78 personnes seront touchées par son petit air musical. Le calvaire a pris fin quelques stations plus tard, mais au prix d'un traumatisme énorme pour tous les passagers. Pour Romain, la douleur est encore vive, la plaie purulente. "Toute la journée, j'ai eu la mélodie de "Barbie Girl" dans la tête. Ca en devenait si entêtant que je ne pensais plus qu'à ça. J'ai perdu mon job le jour même", déclare le chauffagiste, avant de s'effondrer en sanglots.
Chargé de l'enquête, le commissaire Visse-Vollet mettra plusieurs mois à appréhender le malfrat. "Nous sommes parvenus, grâce à divers recoupements, à mettre le grappin sur le bougre, alors qu'il était sur le point de se mettre à siffler "Le pont de la rivière Kwaï" dans un ascenseur à la Défense. Nous avons éviter ainsi un nouveau massacre de justesse".
Chaque jour, ce sont des milliers de personnes qui sont victimes de ce terrorisme "de l'ordinaire". Des victimes anonymes, qui souffrent en silence, attendant vainement qu'on les sorte de l'oubli. "Le terrorisme "de l'ordinaire" sévit partout, détaille Gilles Elgue, responsable du département "Terrorisme et papiers gras sur la chaussée" au ministère de l'Intérieur. Là ce sont des toilettes qui se retrouvent sans papier, ici une poignée de porte graisseuse, ou encore un flacon de shampooing vide".
Dans Paris, 54 actes de terrorisme "de l'ordinaire" surviennent chaque jour. "Bien évidemment, les pouvoirs publics ne feront rien tant qu'une personnalité ne sera pas touchée, s'insurge Fabrice Figolu, président de l'Association de défense des victimes du renifleur de la séance de ciné du 12/10/1997 au Ciné Cité des Halles (ADVRSCCCH 1997). Mais si Nicolas Sarkozy se retrouvait dans la peau de ce consommateur d'une caisse de supermarché, qui a dû attendre deux heures un quart que le client précédent retrouve le prix d'un produit manquant, il faut croire que des mesures sévères seraient prises".